Pour finir en beauté, six épreuves créées au fil des six saisons d’Olympicorama, sont de nouveau présentées à la Grande Halle, avec autant d’invités surprises, juste avant le début des Jeux olympiques.
D’où vient l’idée des Olympicorama ?
En 2018, l’équipe de La Villette m’a proposé de réfléchir à un projet autour des Jeux olympiques et j’ai spontanément pensé à une forme que j’avais développée l’année précédente, pour les vingt ans des « Sujets à vif », une manifestation portée par la SACD et le Festival d’Avignon . En fidélité à ces formes hybrides où dialoguent la danse et les autres arts, j’avais proposé - chaque jour - une performance et une rencontre avec un artiste différent. Je ne suis pas spécialiste de la danse et j’avais eu grande joie à m’emparer d’un sujet que je ne maîtrisais pas, à le regarder d’une manière presque naïve. De la même façon, je ne suis pas spécialiste du sport. Et c’est précisément parce que je ne me sentais pas du tout qualifié que la proposition de La Villette m’a intéressée, comme un défi. J’ai eu l’idée de proposer un rendez-vous régulier, qui soit comme un immense marathon sur cinq ans. J’ai pensé ce projet comme une épreuve sportive et cela l’a vraiment été pour moi…
L’idée d’articuler une partie “spectacle” et une partie “rencontre” est-elle apparue dès le début de vos réflexions ?
Oui. Je souhaitais proposer une rencontre avec des sportives et sportifs de haut niveau, qui puissent témoigner de l’épreuve à laquelle je m’intéressais. Je voulais que la proposition artistique puisse passer sans rupture d’une partie à l’autre et qu’on ne s’embarrasse pas à définir cet objet : un spectacle, une rencontre, une conférence. J’engage les sportifs dans un processus créatif où je recueille leurs paroles et témoignages et où ils peuvent prendre en charge un moment de démonstration rapide de leur sport au plateau.
Comment avez-vous sélectionné les épreuves d’Olympicorama Le Final ?
Nous avons choisi en priorité les plus anciennes et les plus emblématiques, celles qui racontent le plus de choses, comme par exemple le tennis de table avec ce qu’on a appelé “la diplomatie du ping-pong”. On retrouve le 100 mètres parce que c’est la discipline reine, le marathon parce que c’est la seule épreuve créée par les Jeux olympiques, un sport collectif (le handball) où l’on revient sur l’origine des jeux de ballons, un sport de combat (la boxe) et le saut en hauteur, notamment parce que c’est l’épreuve qui a le plus révolutionné ses techniques.
Propos receuillis par Vincent Théval, novembre 2023