Dans le cadre de sa résidence à La Villette, Frédéric Ferrer prépare sa prochaine conférence Olympicorama sur le fleuret, le sabre et l'épée. Entre recherches et travail d'écriture, il s'atèle à produire un spectacle documenté et décalé.

Prenez vos places Olympicorama dans la saison 21|22
Interview Frédéric Ferrer
Pouvez-vous nous parler d’un de vos chocs artistiques ?
L’un de mes chocs artistiques a été Bernadetje d’Arne Sierens et Alain Platel, un spectacle que j’ai vu au Théâtre de la Bastille, à la fin des années 90. Des auto-tamponneuses sur scène et un théâtre comme je n’en avais jamais vu en France. Une déflagration. Je ressentais pour la première fois ce que j’allais ensuite chercher sur scène toute ma vie.
Si vous deviez citer un(e) artiste qui vous a particulièrement inspiré, qui serait-il/elle, et pourquoi ?
Alain Platel justement. Pour cette idée entre autres d’aller chercher des acteurs et actrices qui n’en étaient pas forcément. Pour ce sentiment que tout est possible, que le projet est plus fort que tout l’art dramatique et toute tradition esthétique, que les règles ne valent que pour ceux qui les acceptent, que la liberté et la nécessité sont premières, et que la joie peut emporter le plateau et m’emporter.
Pouvez-vous nous parler d’un lieu, d’un endroit où vous avez vécu une expérience créatrice particulière ?
L’une de mes expériences les plus fortes fût à l’hôpital psychiatrique de Ville-Evrard, où j’ai créé plusieurs spectacles avec des malades, et créé mes premières conférences-performances sur la folie et le climat. Nous avions investi un lieu majestueux, les anciennes cuisines de l’hôpital, abandonnée aux pigeons. La mémoire des épluchures, des cuves et des fumées ont sans doute nourri inconsciemment mon envie d’écrire et de mettre en scène la belle voute carrelée du bâtiment dans plusieurs spectacles. Mais je pourrai citer aussi le plateau du Vercors, le Groenland ou Terre-Neuve, et bien d’autres territoires intimes, tant les questions de lieux et de géographie sont au cœur de mon travail artistique.
Dans la culture pop (émission radio, télé, BD, livres…), quelle est votre madeleine de Proust ?
Les shadoks
Sacré graal