Khalid Benghrib/ Maâlem Hassan Boussou

Khalid Benghrib fore dans ses souvenirs d’enfance, ceux qu’il a gardés du rituel de transe de l’Haal, auquel ses deux grandsmères le conviaient autrefois, au Maroc. Loin de reproduire sur scène le rituel lui-même, entreprise vaine par essence, il puise dans ce qu’il provoquait en lui, dans cette joie et cet engouement, dans ce processus physique toujours incertain où la danse, la musique, la performance vocale et les percussions alternent sensualité, puissance corporelle et frénésies rythmiques.

Il invente ainsi une fresque chorégraphique et musicale incarnée par neuf danseurs, où les fééries gnawas – confréries « noires » – et les Hmadchas – confréries « blanches » – se rejoignent en une confluence imaginaire. Pas de diable, pas d’esprits, pas de simulation, mais un flux intense et contagieux de vibrations et de couleurs, de lignes et d’énergies, qui émanent du plateau et se propagent dans la salle.