À l’occasion de 100% L’EXPO, La Villette invite le collectif 16am à mettre en récit son vernissage au travers d’une performance originale : à 21h44, il sera 16 heures du matin. Collectif d’auteurs à géométrie variable, 16am place en son coeur les écritures collectives et la transdisciplinarité, au sein d’une recherche-création autour des potentiels de la Fête comme médium artistique. Les créations de 16am sont, à la manière d’une fête, des fictions partagées entre les interprètes et le public.
Ses membres sont Samuel Belfond, Clément Douala, Théo Duporté, Aurélie Faure, Ava Hervier, Arnaud Idelon et Camille Trapier, tous liés par des pratiques d’écriture, de performances et de créations sonores. Le collectif 16am rejoint pour cette occasion le programme de résidence Initiatives d’Artistes de La Villette.
Pouvez-vous nous parler d’un de vos chocs artistiques ?
Aurélie Faure : L’œuvre de Bas Jan Ader inspirée par le romantisme et la mélancolie, et marquée par des thèmes récurrents tels que la disparition, l’échec et la chute. Je pense notamment à Fall Iet II, Broken Fall (organic) et Broken Fall (geometric) ; I’m too sad to tell you ; et évidemment à In Search of the Miraculous, et sa disparition en mer avec Ocean Waves. J’ai d’ailleurs récemment être très touchée par un livre à son sujet, Avec Bas Jan Ader, roman offert par une amie et écrit par Thomas Giraud (éditions la Contre-allée).
Samuel Belfond : Le Wonder, lieu artistique autogéré, lorsqu'il était à Bagnolet - ils ont depuis déménagé à Nanterre, puis Clichy - organisait des expositions comme "opéras" qui ont été une étape importante dans ma construction artistique. L'objet de ces opéras était de penser l'exposition non seulement comme un espace mais également une temporalité dans laquelle se mêlaient œuvres, performances, concerts, fête.
Camille Trapier : Adieu au langage de Jean-Luc Godard. Après avoir vu ce film, j'ai arrêté toute pratique de la vidéo. Et j’ai commencé à pratiquer l’allitération, linguistique et visuel.
Si vous deviez citer un artiste qui vous a particulièrement inspiré, qui serait-ce, et pourquoi ?
Aurélie Faure : Lee Lozano pour son œuvre conceptuelle (en parallèle de ses peintures) et sa série Language Pieces qui vont la mener progressivement à boycotter le monde de l’art et mettre fin intentionnellement à sa « carrière » au moment où elle accède à une certaine notoriété.
Samuel Belfond : Crystal Pite, dont la pratique permet des moments d'exaltation, de joie pure.
Camille Trapier : Robert Filliou qui est un poète-artiste proche du mouvement Fluxus. C'est lui qui m'a fait découvrir qu'on pouvait bâtir des concepts comme on sculpte des œuvres d'arts. Leur donner une matérialité et une performativité susceptible de tordre le réel.
Pouvez-vous nous parler d’un lieu, d’un endroit où vous avez vécu une expérience créatrice particulière ?
Camille Trapier : Le centre commercial So-Ouest à Levallois, un matin de 2013 au lendemain d'une fête, à errer, aviné, dans les allées et les magasins de vêtements, complètement enveloppé par l'expérience esthétique de l'art contemporain à l'état gazeux tel que décrit par Yves Michaux. J'achetais un blouson en jean. La gueule de bois passée, je me rendais compte que je l'avais prise deux tailles au-dessus de moi.
Dans la culture pop (émission radio, télé, BD, livres…), quelle est votre madeleine de Proust ?
Aurélie Faure : Le personnage de Batman, un super héros sans super pouvoir agissant dans l’ombre et l’anonymat pour le bien collectif et l’intérêt général, le menant à devoir affronter et vaincre ses démons et ses angoisses.
Samuel Belfond : Le Marvel Cinematic Universe, pour la fascination qu'exercent les crossovers comme procédé narratif.
Camille Trapier : À la recherche du temps perdu de Marcel Proust
